On ne s’en rend pas toujours compte, mais nos armoires dénoncent un problème global majeur. Un problème de vitesse, de surproduction, et de vêtements consommés comme des biens éphémères. Derrière les petits prix et les livraisons express, c’est un modèle entier qui s’est imposé, celui d’une mode jetable, aux conséquences bien réelles.
Depuis le début des années 2000, la production mondiale de vêtements a doublé (Ellen MacArthur Foundation, 2017), portée par une logique de renouvellement permanent. Certaines enseignes sortent aujourd’hui jusqu’à 52 collections par an (Marquis, 2021), et un vêtement acheté en Europe est porté en moyenne 7 à 10 fois avant d’être abandonné (Nature, 2020).
Résultat : plus de 100 milliards de vêtements sont produits chaque année, dont une immense partie n’est ni vendue, ni portée, ni recyclée (Ellen MacArthur Foundation, 2017). L’impact environnemental est massif. Et derrière, ce sont aussi des travailleurs exploités, des fibres synthétiques polluantes et un système qui tourne à plein régime, au détriment du vivant.
Cette frénésie a un coût : l’industrie textile émet chaque année 1,2 milliard de tonnes de CO₂, plus que l’aviation internationale et le transport maritime réunis (UNEP, 2018), elle est responsable de 20% des eaux usées dans le monde et génère plus de 92 millions de tonnes de déchets (Quantis, 2018).
Mais face à cette spirale, des alternatives existent. Des marques engagées et durables qui veulent proposer une alternative au modèle dominant qu'est la fast-fashion, en misant sur la qualité, la transparence et la durabilité. Moins de volume, plus de sens.
Mais on te l'accorde, entre tous les discours se disant "verts" des grandes marques et le greenwashing, il est souvent difficile de savoir à qui faire confiance. C'est pourquoi on t'a fait un article pour t'aider à y voir plus clair.
Table des matières
- Qu’est-ce qu’une marque de mode éthique et durable ?
- 10 marques de vêtements durables à découvrir
- Quels matériaux utilisent les marques responsables ?
- Comment reconnaître le greenwashing ?
- Quels labels garantissent une mode éthique ?
- Comment les marques s’engagent concrètement ?
- Comment vérifier si un vêtement est vraiment durable ?
- L’impact environnemental de la mode conventionnelle
- Comment agir en tant que consommateur ?
- Conclusion
1. Qu’est-ce qu’une marque de mode durable ?
Une marque de vêtement durable, ce n’est pas juste une marque qui utilise du coton bio ou qui utilise des sacs en plastic recyclé. C’est une entreprise qui repense l’ensemble de sa chaîne de production et son impact : social, environnemental, éthique. Elle privilégie des matières à faible empreinte carbone, produit en quantités maîtrisées, collabore avec des ateliers où les droits humains sont respectés, et communique avec honnêteté. L’objectif : proposer des vêtements pensés pour durer, tant par leur qualité que par leur style, et réalisés dans des conditions qui ne créent pas de problèmes pour la planète et pour les vivants.
Pour approfondir : on a écrit un article sur la Fast fashion : comprendre ses impacts et comment agir autrement
2. 10 marques de vêtements durables à découvrir
1. Lucid Collective
Cette jeune marque belge place la durabilité au cœur de tout. Matières recyclées et faible impact, production en Belgique et en France, designs intemporels : tout est pensé pour durer sans compromis sur le style. Chaque pièce est fabriquée dans des ateliers sociaux en Belgique, avec une traçabilité totale et des circuits courts. Une démarche honnête, transparente et engagée. Le tout avec humour et légèreté.
2. Méson
Basée à Bruxelles, méson est une marque de mode durable spécialisée dans l’upcycling à partir de linge de maison. Elles confectionnent des capsules uniques en Belgique. Un travail artisanal qui donne une seconde vie à l’existant, sans compromis sur l’esthétique.
3. Petrone
Marque spécialisée dans les sous-vêtements masculins, Petrone mise sur le coton bio et le tencel, la simplicité et la durabilité. La fabrication est confiée à des ateliers portugais de confiance. Le design est sobre, fonctionnel, pensé pour un usage quotidien tout en douceur.
4. Loom
Loom conçoit moins, mais mieux. Chaque vêtement est testé pour durer, avec une obsession de la qualité et de la sobriété. Fabriqués en Europe, les produits sont accompagnés d’explications détaillées sur leur impact environnemental. Leur mission ? Ralentir la mode, pas l’améliorer à la marge.
5. Patagonia
On ne les présente plus, précurseur mondial de l’outdoor durable, Patagonia n’a plus rien à prouver. Réparabilité, seconde main, activisme environnemental : leur engagement dépasse la production textile. C’est une marque militante, pour qui l’équipement doit servir la planète, pas l’exploiter.
6. Valalab
De manière similaire à Méson, Valalab recycle les textiles de ta maison pour en faire des pépites colorées. Lara fabrique chaque pièce à la main à Bruxelles et donne même des ateliers de couture à l'occasion. On est sur de l'artisanat qualitatif et made in Belgium !
7. Nuoceans
Pas vraiment de vêtements ici mais Nu Oceans révolutionne le monde de la sandale. Fondée notamment par un belge, Hadrien, cette jeune marque intègre des tongs recyclées qui polluaient les plages du monde pour faire des sandales hyper confortables, solides et éthiques.
8. Sé-em
L'objectif de Sé-em est d'upcycler au maximum des textiles non-utilisés ou en fin de vie. Petites collections et vrai savoir-faire (Charlotte est diplomée de La Cambre) pour un style durable exclusif, Sé-em propose quelque chose de bien pensé.
9. HNST Jeans
À Anvers, HNST (prononcer "honest") révolutionne le jean local avec des matériaux recyclés et durables. À partir de coton recyclé et de techniques de fabrication innovantes, la marque trace chaque étape de production pour minimiser déchets, émissions et consommation d’eau. La production est européenne.
10. Montlimart
Montlimart mise sur le made in France ou Europe, avec des engagements sociaux forts et un style sobre. Pour chaque commande, des abeilles sont parrainées — un petit geste symbolique mais cohérent dans leur vision globale.
3.Les marques de vêtements durables privilégient des matériaux à faible impact environnemental.
- Le coton recyclé, issu de chutes de production ou de vêtements en fin de vie, permet de réduire drastiquement la consommation d’eau et d’éviter les impacts liés à la culture du coton vierge. En savoir plus sur le coton recyclé
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La laine recyclée, fabriquée à partir de vêtements usagés, conserve les propriétés isolantes et solides de la laine vierge tout en évitant l’élevage intensif et ses émissions de méthane. C’est une matière idéale pour les vêtements d’hiver durables. En savoir plus sur la laine recyclée
- Le coton biologique, cultivé sans pesticides, engrais chimiques ni OGM, préserve la biodiversité et utilise parfois moins d'eau qui le coton conventionnel. En savoir plus sur le coton biologique
- Le polyester recyclé (rPET), fabriqué à partir de bouteilles plastiques, permet de détourner des déchets de l’incinération et de limiter la production de plastique vierge. Il reste cependant une fibre synthétique, à utiliser de manière raisonnée. En savoir plus sur le polyester recyclé
- Le lin, cultivé majoritairement en Europe (notamment en France), ne nécessite ni irrigation artificielle, ni intrants chimiques. Il pousse rapidement et enrichit naturellement les sols. En savoir plus sur le lin
- Le chanvre, autre fibre ancienne et locale, est encore plus résilient que le lin. Très peu gourmand en eau, cultivable sans pesticides, il est également thermorégulateur et naturellement antibactérien comme le lin.
- Le Tencel™ / Ecovero, issu de pulpe de bois certifiée (souvent de hêtres ou d’eucalyptus), est produit dans des circuits fermés où 99,8 % des solvants sont recyclés. Cette fibre douce et respirante a un impact limité lorsqu’elle est certifiée. Voir les articles sur le Tencel et le ou sur l'Ecovero
On le rappelle, le choix des matières joue un rôle fondamental dans l’impact global d’un vêtement, mais doit être accompagné de pratiques de fabrication cohérentes.
4. Comment reconnaître le greenwashing ?
Le greenwashing, c’est quand une marque met en avant des éléments “verts” pour se donner une image responsable, sans changer structurellement ses pratiques. Quelques signaux d’alerte :
- Des expressions vagues : “collection responsable”, “mode éco-friendly”, sans preuve, certifications reconnues ni engagement chiffré.
- Une capsule “conscious” noyée au milieu d’une production massive.
- Aucune information claire sur les matières, la fabrication, les volumes ou les conditions sociales derrières la production.
- La mise en avant d'"efforts durables" non liés à l'impact véritable de la marque: emballages recyclés, planter un arbre ou dons à des associations alors que leur chaine et de production est contradictoire à ces efforts.
- Faire appel à des influenceurs engagées pour profiter de leur image… sans transformation du modèle économique.
5. Quels labels garantissent une mode éthique ?
Entre marketing et vraies garanties, les labels sont des repères utiles pour évaluer l’engagement d’une marque de vêtements durables. Mais encore faut-il savoir ce que chacun couvre et ce qu’il laisse de côté.
- GOTS (Global Organic Textile Standard) : c’est le label de référence pour les textiles biologiques. Il impose des critères stricts sur l’ensemble de la chaîne de production : matières premières sans OGM ni pesticides, conditions sociales décentes, limitation des substances chimiques, et traçabilité complète.
- GRS (Global Recycled Standard) : ce label certifie qu’un produit est bien issu de matières recyclées, tout en évaluant les pratiques sociales, environnementales et chimiques des sites de production. C’est une référence essentielle pour les vêtements fabriqués à partir de coton, laine ou polyester recyclés.
- Fair Wear Foundation : ici, l’accent est mis sur l’éthique sociale. Le label veille au respect des droits fondamentaux des travailleurs dans les ateliers de confection : salaires justes, liberté syndicale, horaires raisonnables, sécurité, etc.
- OEKO-TEX® Standard 100 : ce label garantit l’absence de substances toxiques pour la santé dans les textiles. Il ne dit rien, en revanche, sur l’impact environnemental ou les conditions de fabrication.
- PETA-Approved Vegan : utile pour les consommateurs végans, ce label certifie qu’aucun composant d’origine animale n’est utilisé (cuir, laine, soie…). Il ne couvre cependant ni les enjeux sociaux ni environnementaux.

Aucun label ne couvre tous les aspects de la durabilité. C’est donc en croisant ces certifications et en observant la transparence globale de la marque qu’on peut évaluer la sincérité d’un engagement.
Chez Lucid par exemple, toutes nos matières sont labelisées et on propose une traçabilité complète pour chaque vêtements en indiquant nos ateliers de production et la provenance de nos matières. On a rien à cacher.
Pour un décryptage complet des certifications, tu peux lire notre article qui y est dédié : Les labels et certifications dans la mode durable
6. Comment les marques s’engagent concrètement ?
Au-delà des mots, une marque engagée le prouve par des actes :
- Transparence : elle documente l’ensemble de sa chaîne, de la fibre au vêtement fini.
- Volume maîtrisé : pas de surproduction, parfois même une fabrication à la commande (précommande).
- Production locale ou en circuit court, dans des ateliers identifiés, souvent en Europe.
- Matériaux durables : recyclés, bio, certifiés.
- Traçabilité : elle indique où et comment chaque vêtement est fabriqué.
Chez Lucid, on applique chacune de ces actions et on te le partage avec plaisir sur notre site et sur chacun de nos produit. Tu peux retrouver ici un résumé de nos efforts et de notre projet.

7. Comment vérifier si un vêtement est vraiment durable ?
Pour s’assurer de la durabilité d’un vêtement, voici quelques questions clés à se poser :
- Est-ce que je connais l’origine des matières premières ?
- La marque est-elle transparente sur ses conditions de production ?
- Y a-t-il des preuves concrètes (labels, chiffres, photos d’ateliers) ?
- Le produit est-il conçu pour durer (matière solide, design intemporel, réparabilité) ?
- La marque vend t-elle en quantité limitée ou massive ?
- Est-ce qu’elle communique de manière claire ou avec un marketing flou ?
Et surtout : est-ce que je vais porter ce vêtement au moins 30 fois ? C’est l’un des gestes les plus simples pour en réduire l’impact.
8. Comment agir en tant que consommateur ?
Bonne nouvelle : chaque achat peut faire basculer la balance et pousser les marques de la fast fashion à remettre leur modèle en question. Voici quelques leviers simples :
- Acheter moins mais mieux : privilégier la qualité à la quantité, les marques engagées, et le design intemporel.
- Allonger la durée de vie : réparer, entretenir, revendre, donner.
- Préférer la seconde main ou la location pour des besoins ponctuels.
- S’informer : lire les étiquettes, consulter les sites des marques, poser des questions.
- Eviter de soutenir les marques de fast fashion dont on connait l'impact et les conditions sociales derrières la productions désastreuses.
Changer la mode, ça ne se fait pas seul. Mais ensemble, on peut redonner du sens à nos vêtements.
10. Conclusion
S’habiller avec conscience, ce n’est pas renoncer au style : c’est choisir de construire un vestiaire solides à partir de pièces efficaces et résistantes faites dans de bonnes conditions et de bons matériaux. Les marques de vêtements durable on vocation, comme on s'efforce à le faire chez Lucid, à challenger l'industrie textile actuelle et à proposer une alternative démontrant qu'il est possible de changer la norme. Grâce à des labels, des matériaux responsables, des chaine de productions raisonnables et transparentes et des consommateurs de plus en plus éveillés, une autre mode est possible...et elle est déjà en route.
Si tu veux voir comment on le fait et les alternatives durables qu'on propose, n'hésite pas à faire un tour sur nos collections.
Sources
- Ellen MacArthur Foundation. (2017). A New Textiles Economy
- McKinsey & Company. (2024). The State of Fashion 2025
- Nature Reviews Earth & Environment. (2020). The environmental price of fast fashion
- UNEP. (2018). Putting the brakes on fast fashion
- Quantis. (2018). Measuring Fashion Report
- Textile Exchange. (2021). Organic Cotton Market Report
- Lucid Collective. Le Journal